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Rage Urgence avant un développement des symptômes

BORDEAUX, 14 sept 2004 - Retrouver au plus vite les cinq personnes susceptibles d'avoir été contaminées par le chien enragé avant que les premiers symptômes de cette maladie mortelle ne se développent, est désormais la priorité plus de deux semaines après le début de l'alerte à la rage dans le sud-ouest.

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"Tout l'intérêt aujourd'hui est de retrouver les personnes pour les vacciner avant qu'elles ne développent les symptômes de la maladie car après il sera trop tard", a expliqué lundi à l'AFP, Véronique Servas, médecin à la cellule inter épidémiologique d'Aquitaine. Le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, avait mis l'accent dimanche sur l'urgence de retrouver ces cinq personnes.

La durée moyenne d'incubation de la rage est en effet de 30 à 45 jours et elle est d'autant plus courte que la morsure est rapprochée du cerveau. Les autorités sanitaires ont en effet établi que Tiki, le chiot enragé importé illégalement du Maroc, "était contagieux entre le 2 et le 21 août mais surtout à compter du 10 août", a indiqué Mme Servas.

Au bout de cette période, les premiers symptômes de la rage peuvent apparaître et deux formes de rage se développer. "La rage furieuse" qui se manifeste par des crises d'aggressivité et de fureur associées à une peur de l'eau" ou "la rage paralytique" avec une paralysie ascendante des membres. "Dans les deux cas, une rage déclarée, aboutit à la mort du sujet", a souligné le docteur Servas.

Les autorités recherchent également cinq chiens qui auraient pu entrer en contact avec le chiot enragé. Depuis le début de l'alerte, 47 chiens ont été euthanasiés dont 12 qui ont été en contact la bête enragée. "Sur 34 chiens qui ont été analysés, tous les résultats sont négatifs c'est-à-dire qu'aucun chien qui a été euthanasié ne pouvait transmettre le virus mais cela ne signifie pas qu'ils n'avaient pas été contaminés", a expliqué Eric Fouquet, directeur départemental des services vétérinaires.

"On est dans une phase où tous les résultats que l'on va avoir sont très importants", a souligné M. Fouquet car "si les résultats sont négatifs, plus on avance, plus on sera sûr qu'il n'y pas de problèmes". L'arrêté ministériel, pris le 3 septembre, dans les trois départements - Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne - concernés par l'alerte à la rage afin d'éviter tout risque de propagation par les animaux est toujours en vigueur.

En vertu de cet arrêté, tout chien errant risque d'être capturé et euthanasié s'il n'est pas vacciné contre la rage et tatoué. Cependant, la préfecture de la Gironde a suspendu vendredi "l'euthanasie de tout carnivore identifié même non vacciné capturé depuis le 4 septembre". Cette décision de "surseoir à toute euthanasie" a été prise "compte-tenu des situations qui m'avaient été signalées sur certains cas douloureux", a expliqué Alain Géhin, le préfet de la Gironde. Cette suspension est cependant provisoire, "en attendant que nous puissions nous livrer à une évaluation scientifique de la situation, nous permettant, le cas échéant d'aboutir à une solution moins radicale sur ce point", a-t-il ajouté.


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